L'essor 8/09/2014
Création artistique et développement durable sont les deux piliers
de la nouvelle médiathèque de La-Côte-St-André. Cette structure
complète ainsi le réseau d’offre culturelle du territoire Bièvre-Isère
en lien avec sa consoeur de Saint-Siméon-de-Bressieux le 16
novembre 2013.
Au milieu de la vallée se dresse depuis peu un lieu regorgeant d’images,
de sons, de textes…De quoi s’agit-il ? Voici un indice : 30 000 livres
romans, 6 000 bd, 5 000 dvd, 5000 cd, 23 postes multimédias, une salle
de 70 places pour des spectacles, des contes, des conférences, 5 000
albums, 300 partitions…Ce sont une partie des richesses qui seront
disponibles à tous à partir du 6 septembre prochain, jour d’ouverture de la
médiathèque de Bièvre-Isère. La médiathèque apparait derrière un
arboretum fait d’arbustes et de poteaux tout de blancs vêtus qui tendent
vers le ciel leurs cimes rondes. En s’approchant, le regard est
immédiatement accroché par les signes…Gravés à l’eau forte sur des
rouleaux de zinc, tels des parchemins de métal, ils sont à la frontière du
symbole et de l’écriture. Ils reprennent des séquences du poème et sont
riches de plusieurs sens. Les poteaux eux-même deviennent un alphabet
liant les deux médiathèques : les voyelles à Saint-Siméon-de-Bressieux
(comme les premiers sons appris par les enfants de l’école voisine), les
consonnes à La-Côte-Saint-André. Le début du sonnet Correspondances de
Charles Baudelaire est la clef de voute de cette proposition du collectif
d’artistes TALK, lauréat du concours organisé en 2012 dans le cadre du 1%
artistique. La création de ces pièces a suivi un long chemin. Un travail en
solitaire tout d’abord pour leur mise en oeuvre technique. Puis le duo TALK
formé par Agnan Kroichvili et Thierry Laverge a entamé son écriture et
gravure dans un dialogue constant, un travail main dans la main. Deux ans
ont été nécessaires à l’aboutissement de cet oeuvre aux multiples sens que
les artistes auront à coeur de présenter ce samedi à travers des ateliers de
médiation. L’appel à projet artistique (le 1 %) a été un choix des élus de
soutenir la création contemporaine et d’affirmer fortement l’identité
artistique du territoire, déjà présente à travers le musée Berlioz et les
actions de l’association Aida.
Une éco-construction
Un bâtiment tout nouveau et qui témoigne d’une volonté d’intégration
maximale à son environnement, grâce à de nombreuses astuces. Entre
autres, une toiture végétalisée qui réduit la surchauffe du bâtiment en été,
une volumétrie pensée pour une ventilation naturelle transversale (en lieu
et place d’une VMC, ventilation mécanique contrôlée) un arrosage
automatique et des systèmes sanitaires peu gourmands en eau. Des
systèmes qui participent à la diminution de la consommation énergétique
(inférieure de moitié à la consommation d’un bâtiment standard). Le
chantier de construction répondait lui-même à des contraintes précises :
tri obligatoire des déchets, régulation du flux de véhicules, surveillance de
la pollution du sol et eaux souterraines…Voulu le plus transparent possible
pour l’environnement comme pour l’oeil, le bâtiment laisse passer le
regard, d’une colline boisée à un rayonnage de livre…d’un talus herbeux à
un écran d’ordinateur.
Un financement collectif
Son inscription dans le programme de développement culturel du territoire
lui a permis de bénéficier du soutien financier des différents acteurs
publics : l’Etat (37 %), le Département (29 %), Bièvre-Isère Communauté
(22 %) et la Région à travers un contrat de développement durable (12
%). Les 22 % restants étant autofinancés pour obtenir un montant total de
3 618 822 €. Les communes de La-Côte-st-André et de St-Siméon-de-
Bressieux ont quant à elles, offert le terrain. Un équipement dynamique
qui selon le souhait des élus impulsera des animations d’envergure,
spectacles, lectures, débats, expositions, enrichissant ainsi la vie culturelle
du territoire.
Liliane Silva http://lessor.fr/2014/09/06/bievre-isere-la-cote-saint-andre-la-mediatheque-vivante/